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Introduction

Lorsque les adeptes de la pêche à la mouche font référence à l'expression "lire les eaux", ils veulent tout simplement dire qu'il faut trouver les endroits dans le ruisseau où la truite peut se trouver. Afin de localiser des sites possibles pour pêcher la truite, deux moyens sont à la portée du pêcheur sportif: le premier vise à déterminer le type de cours d'eau où il désire pêcher, et le second consiste à analyser les besoins biologiques de la truite. Ces deux moyens résument donc le concept même de la pêche à la mouche, soit de bien identifier l'endroit où retrouver la truite. L'expression "lire les eaux" exprime donc ce concept traditionnel.

Notre but vise principalement à développer votre sens de l'observation, utilisant toutes vos connaissances à proprement identifier et déceler les endroits propices où la truite sera présente. Par la suite, vous apprendrez à reconnaître les éléments nutritifs contenus dans le ruisseau où vous désirez aller à la pêche. Enfin, vous appliquerez les deux moyens en observant comment la truite se nourrit. Dès lors, vos connaissances seront précieuses afin de bien choisir vos mouches et de les concevoir de la façon la plus ressemblante que possible.

Types d'eau

Sans une approche systématique de la pêche à la mouche, il serait très ardu de pratiquer son art dans des endroits non-familiers.

Une division de la rivière en différents types de cours d'eau s'impose. Plusieurs types de cours d'eau peuvent se succéder dans un secteur donné; c'est pourquoi la rivière sera réduite en plus petites sections afin de faciliter son approche.

Cinq types majeurs de cours d'eau pourront se présenter dans une rivière, résultant de trois caractéristiques physiques importantes: l'inclinaison du fond, déterminant la vitesse du courant; la structure du fond, déterminant le degré de turbulence de l'eau; la profondeur inversement relative à la largeur de la rivière, déterminant si la turbulence rejoindra la surface.

La combinaison de ces facteurs produit les rapides, les contre-courants, les crètes, les fosses et les plats. Généralement, plus l'inclinaison du fond est accentuée, plus le courant d'eau gagne en vitesse, provoquant la création de chutes, rapides, etc; inversement, plus le fond de la rivière est à plat, plus la rivière sera tranquille, avec ses fosses et ses plats. L'escarpement cause la vitesse ainsi que la profondeur de la rivière. Un courant rapide est plus apte à remuer les particules du lit de la rivière qu'un courant faible. Au fur et à mesure que l'escarpement est réduit, la rivière redevient calme et lente tout en s'élargissant.

Les rapides représentent les courants d'eau les plus accélérés et les plus bouillonnants de la rivière. On y retrouve des roches énormes, trop grosses pour être délogées par le courant. Ces roches ainsi que le courant contribuent à la formation de vagues permanentes, typiques des rapides. Il est habituellement difficile de pêcher dans de tels rapides. Toutefois, on y trouve souvent de belles poches d'eau ou puits. Il faut donc rechercher des trous tranquilles dans les détours, près des berges et derrière les roches.

Les crètes, sorte de petites vagues de surface, sont synonymes de garde-manger du ruisseau. Elles permettent de déceler un fond peu profond, variant de 0.5 à 1 mètre de profondeur, un courant relativement rapide sur un fond de cailloux et de petites roches. Les crètes indiquent que le ruisseau est bien oxygéné, que la lumière pénètre bien dans l'eau, se traduisant par une excellente végétation et, par conséquent, dans l'abondance de phytoplanctons, base essentielle de la nourriture aquatique. Le fond rocailleux accroît la surface sur laquelle la végétation et les insectent vivent. Tous ces facteurs font de cette partie de la rivière un endroit de prédilection pour la pêche à la truite.

Les contre-courants se distinguent par leur lit plus profond et moins accidenté ainsi que leur surface douce et calme résultent en un courant beaucoup moins rapide que dans les étendues d'eau avec crètes et encore davantage, lorsque comparé aux rapides.

Les fosses sont les endroits les plus profonds de la rivière. Par conséquent, le courant y est presque absent. On reconnaît une fosse par sa profondeur, pouvant passer de 1/2 mètres à n'en plus voir le fond. La lumière n'y pénètre que difficilement. Par sa profondeur, les fosses représentent le site de choix des truites les plus dodues, qui se nourrissent de petits ménés.

Les plats sont les eaux les plus tranquilles de la rivière. On les retrouve dans les sections les plus larges de la rivière. Leur surface ressemblent à des miroirs et leur lit est doux et plat. Leur profondeur pourra varier entre 1 et 2 mètres. Les truites s'y aventurent parfois, pour s'y nourrir seulement, mais elles sont vite effrayées.